dimanche 21 juin 2009

Dealing with the uncertainties of the new influenza A/H1N1 virus

This article is an abstract of an article of this blog entitled "La sévérité de la pandémie au virus A/H1N1 au coeur des incertitudes".

“Influenza viruses are the ultimate moving target. Their behavior is notoriously unpredictable. The behavior of pandemics is as unpredictable as the viruses that causes them", stressed Margaret Chan last May in her address at the 62nd World Health Organization (WHO) World Health Assembly- the WHO's supreme decision making body (1). Articles recently published in the scientific literature have shed light on several reasons why the evolution of the new A/H1N1 influenza virus is feared.  (2,3,4,5). They also have drawn attention to the fact that despite the fact that the disease severity has been mild in industrialized countries, severe cases may occur with a higher incidence in vulnerable populations. Those with malnutrition, chronic infections such as HIV and other comorbidities may be particularly vulnerable (2). Authors of a recent article in the New England Journal of Medicine stress the need for strengthened worldwide influenza surveillance both in humans and in animals (5). 

(1) Address on 18 May 2009 in Geneva, Switzerland of the 62nd World Health Assembly- the WHO's supreme decision making body(2) Human infection with new influenza A (H1N1) virus: clinical observations from Mexico and other affected countries, May 2009. Wkly Epidemiol Rec 2009 May 22;84(21):185-9.[1]  (3)Melidou A, Gioula G, Exindari M, Chatzidimitriou D, Diza-Mataftsi E. Influenza A(H5N1): an overview of the current situation. Euro Surveill 2009;14(20). (4) Vicente D, Cilla G, Montes M, Mendiola J, Perez-Trallero E. Rapid spread of drug-resistant influenza A viruses in the Basque Country, northern Spain, 2000-1 to 2008-9. Euro Surveill 2009;14(20) (5) Lipsitch M, Riley S, Cauchemez S, Ghani AC, Ferguson NM. Managing and Reducing Uncertainty in an Emerging Influenza Pandemic. N Engl J Med 2009 May 28.

dimanche 7 juin 2009

Incertitudes sur l'évolution de la pandémie au virus A/H1N1

 "Les virus de la grippe sont des cibles mouvantes. Leur comportement est notoirement imprévisible. Le comportement des pandémies est aussi imprévisible que les virus qui les causent", déclarait le 18 Mai dernier le Directeur Général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan. Le virus de la grippe est instable : il s'adapte en permanence à son hôte afin de lui échapper. Le nouveau virus A/H1NI l’est d'autant plus qu'il vient d'émerger dans la population humaine. "D"un point de vue historique, les virus pandémiques ont évolué entre les différentes saisons, et la souche actuelle peut devenir plus sévère ou transmissible dans les mois à venir", rappellent les auteurs d'un récent article publié dans le New England Journal of Medicine (NEJM) (5).

Il existe une infinité de scénarios possibles d’évolution du virus A/H1N1, pouvant combiner des mutations génétiques et l'échange de gènes avec d'autres virus grippaux, dont le virus aviaire H5N1 établi chez les oiseaux domestiques dans de nombreuses régions du monde, notamment l'Afrique, l'Asie et le Moyen-Orient (3). Le virus H5N1 ne se transmet pas d'homme à homme mais son infection est mortelle dans plus de 60 % des cas. Un porc infecté par ces deux virus pourrait servir de creuset, permettant l'émergence d'un virus aussi contagieux que le nouveau virus A/H1N1 et aussi pathogène que le virus aviaire H5N1 (3). Le virus A/H1N1 pourrait aussi évoluer pour devenir résistant aux traitements antiviraux, notamment le Tamiflu®, comme cela a été observé pour une souche de virus de la grippe saisonnière A/H1N1, au cours de la saison 2008-09 (4). 

L'évolution de l'épidémie actuelle est elle-même incertaine et l’OMS met en garde contre la notion d’épidémie "modérée". Dans les pays en développement, l’épidémie pourrait s'avérer beaucoup plus sévère en raison de facteurs fragilisants comme l'infection à VIH ou la malnutrition (2). 

"Si nous étions sûrs que l'infection demeurait modérée dans la plupart des cas, ces incertitudes seraient similaires à celles que nous tolérons au cours d'une saison grippale normale", précisent encore les auteurs  de l’article du NEJM (5). Dans la situation actuelle, la surveillance de la grippe tant chez l'homme que chez les animaux est d’autant plus cruciale, dans toutes les régions du monde (5). 

 (1) Discours prononcé le 18 May 2009 au cours de la 62e réunion annuelle de l'Assemblée Mondiale de la santé. Cette assemblée constitue l'instance suprême de décision de l'OMS. (2) Human infection with new influenza A (H1N1) virus: clinical observations from Mexico and other affected countries, May 2009. Wkly Epidemiol Rec 2009 May 22;84(21):185-9.[1]  (3) Melidou A, Gioula G, Exindari M, Chatzidimitriou D, Diza-Mataftsi E. Influenza A(H5N1): an overview of the current situation. Euro Surveill 2009;14(20). (4) Vicente D, Cilla G, Montes M, Mendiola J, Perez-Trallero E. Rapid spread of drug-resistant influenza A viruses in the Basque Country, northern Spain, 2000-1 to 2008-9. Euro Surveill 2009;14(20). (5) Lipsitch M, Riley S, Cauchemez S, Ghani AC, Ferguson NM. Managing and Reducing Uncertainty in an Emerging Influenza Pandemic. N Engl J Med 2009 May 28.

mercredi 3 juin 2009

Quand le nom échappe

La confusion des noms donnés au nouveau virus A/H1N1 est à la hauteur des incertitudes qui le concernent. Dans un article récent de la revue Eurosurveillance, l'équipe éditoriale du Centre Européen de Contrôle des Maladies (ECDC) passe en revue les différents noms qui lui ont été attribués depuis son émergence.
D'un point de vue scientifique rappelle l'ECDC, il existe une nomenclature bien précise. Une souche virale isolée chez un patient Californien en 2009 serait par exemple baptisée "influenza A/California/4/2009(H1N1)swl". La situation se corse quand il s'agit du nom vernaculaire.  Outre les levées de boucliers qu'il a suscité, le terme "grippe porcine" ne convient ni d'un point de vue scientifique, ni d'un point de vue médical.  Ce virus est bien d'origine porcine. Mais il est devenu un virus humain car il se transmet d'homme à homme. Parler de "grippe A/H1N" sous-entendrait qu'il s'agit d'un virus saisonnier alors qu'il comporte les caractéristiques d'un virus émergent. Et tant que la pandémie n'est pas déclarée, on ne peut pas parler de virus "pandémique". 
To baptise a virus and its disease. Euro Surveill 2009;14(21). 
Sur le même sujet, voir l'article de Martin Enserink Swine flu names evolving faster than Swine Flu itself. Science Insider. 8 May 2009.